ASTAG ne veut pas d’un diktat salarial étatique dans le secteur du transport

Le syndicat suisse des véhicules utilitaires ASTAG se montre très sceptique à l’égard de l’« initiative des chauffeurs » lancée aujourd’hui par Les Routiers Suisses. Les salaires dans le secteur du transport routier sont équitables, d’autres interventions étatiques seraient superflues, voire contre-productives. La position définitive de l’ASTAG sera déterminée lors d’une assemblée extraordinaire des délégués.

(Berne) Le partenariat social existant dans le transport routier suisse a fait ses preuves. Dans plusieurs accords au niveau national et cantonal, des réalisations importantes ont pu être négociées, en plus des exigences légales, au bénéfice mutuel des employeurs et des employés. Le syndicat suisse des véhicules utilitaires ASTAG prend donc note avec déception et grande scepticisme que Les Routiers Suisses LRS, l’association des conductrices et conducteurs professionnels, semblent vouloir emprunter une autre voie. Avec une soi-disant « initiative des chauffeurs », qui a été officiellement lancée aujourd’hui par publication dans le Feuille fédérale, des salaires minimaux contraignants pour le transport de marchandises et de personnes devraient être imposés à l’échelle nationale par une disposition constitutionnelle. « Le partenariat social est ainsi remis en question de manière unilatérale et inutile par LRS », déclare le conseiller aux États et président central de l’ASTAG, Thierry Burkart : « Il s’agit d’une rupture de confiance claire ! »

Salaires équitables selon une enquête représentative

En principe, le niveau des salaires dans le transport routier suisse avec camions et autocars est déjà aujourd’hui approprié et équitable. Comme l’a révélé une enquête représentative menée par l’institut de recherche de marché et d’opinion gfs.Bern en mai 2022, le salaire moyen s’élève à plus de 5’500 francs par mois. Le Secrétariat d’État à l’économie SECO et la Commission tripartite TPK de la Confédération ont également souligné à plusieurs reprises que le secteur du transport se comporte de manière correcte en matière de salaires dans la très grande majorité des cas. Comparé à d’autres secteurs, aucune proportion de abus supérieure à la moyenne n’est à constater.

Poursuite de la liberté contractuelle

L’ASTAG attache donc une grande importance à la poursuite de la liberté contractuelle. Les salaires doivent être négociés individuellement entre employeurs et employés. Il est également d’une importance centrale de continuer à développer les accords et régulations existants au niveau cantonal – comme cela a été fait régulièrement jusqu’à présent – sous la responsabilité des sections de l’ASTAG et de LRS. Cela a permis et permet souvent de résoudre de manière satisfaisante les divergences d’opinion très rares, mais faisant partie du système (y compris en matière de salaires). Les interventions étatiques sont en revanche superflues, coûteuses et même contre-productives – elles conduisent à un diktat salarial, à un alignement des salaires vers le bas et à des coûts d’exécution inacceptablement élevés.

L’initiative constitue également une publicité négative et nuit ainsi à l’image de l’ensemble du secteur. En particulier, le métier de chauffeur est injustement présenté comme étant bien pire qu’il ne l’est en réalité – ce qui complique encore la recherche déjà difficile de suffisamment de professionnels qualifiés. « Les Routiers Suisses rendent un mauvais service à l’objectif commun de trouver suffisamment de relève », a déclaré le directeur de l’ASTAG, Reto Jaussi.

Assemblée extraordinaire des délégués

Pour une décision finale sur la position de l’ASTAG concernant l’« initiative des chauffeurs » ou le soutien à la collecte de signatures, une assemblée extraordinaire des délégués aura lieu en temps voulu. Par le passé, le comité central s’est déjà exprimé à plusieurs reprises de manière très claire contre des salaires minimaux contraignants à l’échelle nationale. « Le marché du travail dans le secteur du transport routier fonctionne bien », souligne le président central Thierry Burkart : « Il n’y a pas besoin de réglementation supplémentaire ! »

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